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Santé animale

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Des indemnisations pour les éleveurs touchés par la MHE

Nous savons qu’avec le réchauffement du climat, des maladies jusqu’à présent absentes en Europe vont apparaitre. C’est surtout vrai pour les maladies vectorielles transportées par un insecte piqueur.

La MHE

La MHE est due à un arbovirus (famille identique à la FCO) transporté par des moucherons (cullicoides) : elle ne se transmet qu’aux ruminants.

Présente jusqu’alors en Afrique, Asie et Amérique, elle est apparue en octobre 2022 en Espagne et en Italie (Sardaigne). En France les premiers foyers ont été déclarés dans les Pyrénées Atlantiques et les Hautes Pyrénées  le 19 sept 2023.

La maladie s’est étendue rapidement puisqu’en novembre, 90% des cheptels de ces 2 départements étaient touchés avec une extension des cas au Gers, Ariège, Haute-Garonne, Landes. D’autres départements ont également déclaré des cas mais dans une moindre mesure. Au 19 janvier 2024, 3764 foyers ont été déclarés en France.

 

Les signes cliniques sont très proches de ceux de la FCO voire de la Fièvre Aphteuse

Les animaux (essentiellement les bovins) présentent des hémorragies internes, des lésions du mufle, des pattes ou des trayons.  Les ovins présentent très peu de signes cliniques (quelques cas détectés à ce jour) mais ils peuvent malgré tout être porteurs du virus.

Une étude des GDS 64 et 65 réalisée un mois et demi après les 1ers cas a montré une morbidité (nb animaux malades) moyenne de 13 % allant de 1,82 % à environ 100 % suivant les cheptels. La mortalité chez les adultes a été mesurée de 1 à 10 % soit de 1 à 4 animaux par élevage.

Il est à craindre également dans les mois qui viennent de gros problèmes sur les reproducteurs mais cela ne peut pas encore être mesuré : naissance de veaux malformés, vaches vides, taureaux stériles…

 

Un déblocage progressif des exportations (sous réserve de PCR négative) en provenance de la Zone Règlementée

Les suspicions doivent être déclarées et confirmées par une PCR positive.

 

 

En application des règles européennes des zones règulées sont mises en place 150 km autour des foyers. Dans ces zones, la circulation des ruminants est règlementée et ils ne peuvent sortir de cette zone qu’à destination d’un abattoir ou de centre d’engraissement fermé. Des dérogations sous conditions sont également apportées pour les retours d’hivernage voire d’estive

L’exportation est soumise à des accords avec les pays importateurs pour l’Espagne les animaux n’ayant pas une PCR + et pour l’Italie pour les animaux PCR -. Des négociations sont en cours avec le Portugal, l’Algérie et le Bénélux. Certaines devraient aboutir dans les prochaines semaines.

Pour retrouver ces éléments actualisés : https://agriculture.gouv.fr/sante-animale-mise-en-place-des-mesures-complementaires-pour-prevenir-la-diffusion-de-la-maladie

Il reste néanmoins le problème des broutards connus PCR +( 70% des broutards des premiers départements touchés s’avèrent être positifs).

 

Des indemnisations pour les éleveurs touchés

Le Ministre de l’Agriculture a annoncé le 19 janvier la mise en place d’une indemnisation de 80% des frais engagés pour traiter les animaux malades et 80% des pertes liées à la mortalité survenue (forfait animal). Cette indemnisation sera supportée par l’Etat pour les foyers déclarés jusqu’au 31 décembre 2023 puis par le FMSE à partir du 1er janvier 2024. La plateforme pour déposer le dossier sera ouverte fin janvier début février.

Les éleveurs devront justifier de la déclaration de leur élevage comme foyer et devront fournir une attestation du vétérinaire sur la date de la visite ayant permis de constater les premiers symptômes. Les indemnités seront calculées sur les frais engagés et mortalités à partir de cette date.

 

Et au printemps…

Le moucheron incriminé est peu actif durant la période hivernale mais il est à craindre de nouveaux cas dès le réchauffement des températures.

Les préconisations sont les suivantes surveillance, maintien des animaux en bon état et lutte contre le vecteur :

  • Mettre en place des mesures de biosécurité pour éviter la reproduction des moucherons
  • Veiller à apporter des fourrages de qualité et en quantité suffisante (attention certains fourrages n’ont pas été de bonne qualité en 2023)
  • Surveiller de près les animaux et traiter rapidement an cas de baisse d’appétit, de boiterie. Un animal peut se déshydrater très vite.

Nous ne disposons pas de vaccin contre la MHE à l’heure actuelle mais des laboratoires travaillent à sa mise au point. Aucune date de sortie n’est avancée pour le moment.

 

Eviter la FCO avec une arrivée potentielle de virus variants FCO 4 et FCO 8 et de la FCO 3 :

La Fièvre Catarrhale Ovine (blue tongue) est apparue dans le sud du Massif Central avec un variant du sérotype 8 dont la virulence a surpris les éleveurs avec de fortes mortalités notamment chez les ruminants de plus de 12 mois (surmortalité de 50%).

Il est indispensable pour les élevages non encore touchés de vacciner contre la FCO BTV 8 et 4 afin de protéger les animaux.

Il est à noter qu’un variant FCO sérotype 4 a également de graves conséquences en Corse, il faut utiliser la vaccination pour éviter l’arrivée de ce variant dans les cheptels de métropole.

 

 

 

 

Enfin, la FCO sérotype 3 jusqu’à présent inexistante en Europe a été détectée le 28 aout 2023 aux Pays Bas, elle s’est rapidement propagée car on compte désormais 4421 foyers. Les pays limitrophes sont inquiets de son arrivée (quelques cas en Belgique et Allemagne) et des recherches pour mettre au point un vaccin FCO sérotype 3 sont en cours. Ce vaccin est annoncé pour fin 2024, il faudra également utiliser ce vaccin pour éviter la clinique (essentiellement en Petits ruminants).

Nouvelle annonce du Ministre de l’Agriculture le 5 février 2024

Le 19 janvier 2024, le Ministre a annoncé le déblocage d’une enveloppe pour aider les éleveurs touchés par la MHE (déclarés foyers) sur 90% des montants forfaitaires des animaux morts et des traitements et visites réalisés par le vétérinaire (attestation du vétérinaire et facture). Les éleveurs doivent utiliser pour cela le site de dépôt des demandes d'indemnisation prévues pour les frais vétérinaires et les mortalités liées à la MHE (décret 2024-81 du 03/02/2024) sur "demarches-simplifiees.fr".

Vous trouverez la notice explicative sur les modalités de demande de l'indemnisation et l'annexe listant les détails de la demande à soumettre à validation du vétérinaire. (Mettre un lien vers un encart dans la partie sanitaire lien)

Le 5 février, M FESNAU a annoncé le déblocage d’une nouvelle enveloppe de 50 M d’€ pour les pertes indirectes subies par les éleveurs et les négociants. Des enveloppes seront affectées aux préfets des 4 départements les plus touchés (09 31 32 65) et attribuées selon les critères déterminés lors de cellules de crises. Ces éléments sont en cours de calage.